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Gaspésie, Canada, juin 2010

Gaspésie, Canada, juin 2010

Après une saison 2009 absolument incroyable sur la Midfjardara (cf autre article du blog), j’avais décidé, pour 2010, de varier les plaisirs pour trouver une destination à gros saumons. Mes recherches initiales se sont naturellement portées sur la Norvège (Gaula) et la Russie (Yokanga) mais, pour des raisons diverses, je n’y ai pas trouvé mon bonheur.

C’est alors que je me suis rappelé la rencontre avec Dan Greenberg en 2009 en Islande qui disait être le propriétaire d’un incroyable lodge de pêche en Gaspésie : le Salmon Lodge, le plus ancien lodge de pêche au saumon en Amérique du Nord.

Mon expérience canadienne du début des années 2000 ayant été catastrophique, il a bien fallu les chaudes recommandations d’Henrik Mortensen et les emails précis et chaleureux de Glenn (co-propriétaire du Salmon Lodge avec Dan) pour me convaincre de tenter l’aventure. La saison 2010 se passerait donc en Gaspesie, du 12 au 20 juin, au Salmon Lodge et au Camp Bonaventure, pour pêcher les rivières Bonaventure, Petite Cascapedia et Grande Cascapedia.

Nous voici donc partis la samedi 12 juin pour un long périple : Paris / Montréal puis Montréal / Gaspé. A l’arrivée à Gaspé, après plus de 12h de voyage, nous sommes accueillis par un québécois très sympathique qui nous conduit au lodge (à 2h30 de route de Gaspé). Nous arrivons au Camp Bonaventure vers 23h, épuisés, mais la première impression est excellente : magnifique lodge, très bien entretenu et les lueurs de la rivière Bonaventure à quelques dizaines de mètres. Par contre, les moustiques locaux sont aussi là pour nous accueillir.

Nous partons très vite nous coucher, en appréciant à peine le repas qui nous a gentiment été préparé malgré l’heure tardive.

Avant de commencer le récit du voyage lui-même, je vais tout de même donner quelques informations génériques sur les lodges et les rivières. Salmon Lodge et Camp Bonaventure sont 2 lodges « frères », pêchant les mêmes rivières et propriété de Dan et Glenn. Salmon Lodge est le vieux lodge mythique avec une atmosphère incroyable et une vue plongeante sur la Grande Cascapedia. Camp Bonaventure est le petit frère, luxueux et très confortable. 8 cannes pêchent au Salmon Lodge et 12 au camp Bonaventure. La seule vraie différence entre les 2 camps est que, compte tenu de son ancienneté, le Salmon Lodge n’offre pas encore de salle de bain individuelle. 2 chambres de deux pêcheurs se partagent une salle de bain (magnifique d’ailleurs) ; mais je dois dire que ce n’est absolument pas un problème.

Incroyable vue sur la Grande Cascapedia, depuis Salmon Lodge

Incroyable vue sur la Grande Cascapedia, depuis Salmon Lodge

Les formules sont assez semblables avec ce qui se fait ailleurs : pension complète (vin compris), un guide pour 2 cannes (guide changeant chaque jour) et mise à disposition de canoë pour les parcours où c’est nécessaire. La journée de pêche dure environ 10h, de 8h à 18h ; les parcours sont entre 20 et 45 minutes de 4x4. La qualité de l’accueil, du service et des prestations est excellente : presque au niveau de l’Argentine qui reste, pour moi, ce qui se fait de mieux dans le monde. Pour le déjeuner, le repas se prend tranquillement au bord de la rivière : table dressée, plat chaud et bouteille de vin : le paradis ! Et l’attention au client est permanente ; Glenn, Junior et leurs équipes font tout pour rendre votre séjour agréable. Ils vont même jusqu’à projeter vos photos de prises de la journée dans la pièce principale : excellent pour l’ego 

Les 2 camps pêchent sur 3 rivières :

La rivière Bonaventure qui est une des rivières les plus claires au monde ce qui permet de pêcher à vue la plupart des poissons. Elle coule du nord de la Gaspésie, vers le sud et la Baie des Chaleurs. Je dois dire que la beauté de la rivière est à vous couper le souffle ; je n’ai jamais vu d’aussi beaux pools à saumons de ma vie. Quant aux droits de pêche, il faut avouer que c’est bien compliqué ! La rivière est partagée en 8 secteurs (A, à l’embouchure, puis B, B1, B3, B4, C, D et E) dont 3 sont publics (A, C et D – aucune limite) et 5 sont contingentés (nombre de cannes limité). Les secteurs contingentés sont attribués par tirage au sort : un premier au 1er novembre de l’année précédente (pour attribuer 50% des cannes) et le reste 48h à l’avance. C’est un système un peu sibyllin pour nous mais Glenn et son équipe sont des pros et s’occupent de tout cela de main de maître. La seule leçon à retenir est qu’on améliore ses chances si on peut participer au 1er tirage au sort et qu’il est donc souhaitable de réserver avant le 1er novembre. Enfin, le Camp Bonaventure possède 5 miles de parcours privés près de l’embouchure mais je n’y ai pas pêché donc ne peux pas juger de la qualité. La saison sur la rivière commence le 1er juin et se termine le 30 septembre mais les camps n’ouvrent en général que vers mi juin pour être certains que les poissons seront bien au rendez-vous. Ces 4 mois se découpent en 3 grandes périodes : 1/ juin, ou la période des gros saumons de printemps 2/ juillet, août : grisles et grosse affluence sur le rivière (pêcheurs locaux et canoës de plaisance) 3/ septembre : pêche plus au calme dans les fosses remplies de poissons avec l’opportunité de prendre de gros mâles agressifs. Enfin, il est important de signaler le moratoire sur la pêche au filet depuis cette année qui, avec un très fort encouragement au no kill (interdiction formelle pour les gros saumons) va favoriser les remontées dans les années à venir.

La Petite Cascapedia, dont la saison ne commence qu’un peu plus tard (15 juin) et dont la remontée est plus réduite en nombre mais qui est renommée pour la taille de ses poissons. Je n’ai eu la chance de la pêcher qu’une seule journée mais je peux attester que tous les poissons que j’ai vu ou fait bouger faisaient plus de 20 livres ! D’après Glenn, c’est la Petite Cascapedia qui offre la meilleur chance de prendre un 40 livres ! La rivière est partagée en 4 secteurs (B, C, D, E) dont seul le C est public (de qualité moyenne visiblement). Le reste est contingenté et fonctionne aussi par tirage au sort, comme pour la Bonaventure.

Et enfin, la majestueuse Grande Cascapedia, LA rivière à saumons. Je ne peux malheureusement pas dire grand-chose sur cette rivière car je n’ai pas eu le plaisir de la pêcher compte tenu de l’exceptionnelle faiblesse des niveaux d’eau. Salmon Lodge et Camp Bonaventure n’ont de toute façon pas accès à la rivière principale (dont une grande partie est privée) mais pêchent plutôt les affluents (Salmon Branch). Par contre, à partir de septembre 2010, ils récupèrent des droits et pourront pêcher la rivière principale chaque année en septembre. Que dire d’autre à part l’anecdote d’un canoë parti pour la journée (pendant ma semaine) et revenu avec un 31, un 32, un 34 et un 36 livres ?

Reprenons donc le récit du voyage : dimanche 13 juin : malgré le voyage épuisant, nous sommes levés tôt à cause du décalage horaire. Nous en profitons pour découvrir le sublime Camp Bonaventure sous le soleil levant, les installations (terrasse, baraque pour les cannes et pour le matériel, fly-shop, etc) et pour préparer, avec excitation, notre matériel. Histoire de ne pas prendre de risques (compte tenu du niveau imprévisible des eaux en juin), nous avons emporté un large choix de cannes : 9’ soie de 8 (le MUST-HAVE pour la Bonaventure), 11’ soie de 8 (Switch rod), 12’6’’ soie de 9 (Spey rod) et 15’ soie de 10 (Spey rod). Nous montons tout le 1er jour mais n’utiliserons que la 9’ soie de 8 lors des journées de pêche en canoë et, sur quelques pools (j’y reviendrai) la Spey rod de 15’.

Puis arrive 7h du matin : 1er petit-déjeuner copieux et découverte de nos camarades. 7h30, arrivée des guides : une joyeuse bande de pêcheurs/chasseurs passionnés, avec un accent très chanteur et dont la réputation n’est plus à faire sur la Bonaventure. Nous choisissons quelques mouches locales (Stone Ghost, Blue Charm, et gros bombers pour pêcher en sèche, en dry comme ils disent), notamment afin de remplacer nos propres mouches souvent en triple hook (interdits depuis cette année).

Notre première journée se déroulera sur la section contingentée B3 (6 cannes ou 3 canoës en augmentation par rapport à 2009), avec le guide Mario. Nous pêcherons exclusivement en canoë. Ces canoës paraissent très fins mais ils sont stables et très confortables. La pêche se pratique à tour de rôle, ce qui est assez reposant (mais un peu frustrant au départ).

Gaspésie, Canada, juin 2010

Nous arrivons sur la rivière et découvrons un paysage enchanteur ! Une rivière absolument limpide s’écoulant au milieu des forêts et des montagnes, le tout sous un soleil sans nuage.

La traque commence et il ne faut pas longtemps à Mario pour repérer les premiers poissons, nageant tranquillement en fin de rapide. Nous montons une canne : soie flottante, 4m de leader en 10 livres et une mouche Stone Ghost. Premiers lancers de cadrage ; pêcher depuis un canoë n’est pas évident au début. Un des poissons repéré suit la mouche 2 ou 3 fois mais ne prend pas. Quelques minutes de repos et un autre lancer : la distance est parfaite, on peut voir la mouche approcher du poisson et c’est l’attaque fulgurante, en « live ». Etant en canoë, nous devons tirer le poisson vers la berge pour descendre et le combattre. Long moment d’attente où le poisson est tiré par le bateau (technique du chien tenu en laisse) puis le combat s’engage, magnifique. Quelques minutes après, le poisson est dans l’épuisette : un sublime « silver bullet » d’environ 15 livres (la taille « classique » sur la Bonaventure en juin) dont nous prenons de nombreuses photos, très heureux.

La matinée continue et je touche un 2ème saumon très rapidement que je perds dans l’épuisette. Nous en touchons 3 autres ; bref, une superbe matinée très active ; on ne pouvait rêver meilleure entrée en matière.

Puis c’est la pause déjeuner que nous partageons avec Dan Greenberg (qui pêche sur la même section).

Dans l’après-midi, nous allons pêcher plus sur l’amont et passons du temps sur la fosse Gallagher qui se situe juste au dessus d’un gros rapide. Mon père touche, coup sur coup, 2 gros poissons qui se précipitent, tous les deux dans les rapides, qui lui prennent environ 150m de backing (et oui, ça existe !) et que nous perdons chacun sur casse après plus de 15’ de combat 

Nous terminons donc une 1ère journée incroyable, fatigués mais heureux.

2ème jour : nous pêchons sur le secteur contingenté B4 (en bateau) qui, comme le B3, accueille maintenant 6 cannes au lieu de 4 les années précédentes  Journée moins active (mon père prend un beau 15 livres, j’en décroche deux) mais découverte de superbes nouvelles fosses.

3ème jour : c’est la fin du monde ! Il y a un vent démentiel, presque du jamais vu. Le tirage au sort ne nous a pas été favorable (sur la papier) et nous pêchons le secteur public C en canoë. Premières heures sans pêcher car il est impossible de voir le moindre poisson et parce que la force du vent rend tout lancer impossible. C’est la tempête et nous ne comptons plus les arbres déracinés qui tombent dans l’eau. Moral en berne jusqu’à ce que notre guide Pat arrive enfin à repérer un poisson. Il essaye de positionner le canoë mais l’encre ne tient pas à cause du vent et le canoë dérive, nous empêchant de lancer. La rive est couverte d’arbres et, ayant ma Switch rod avec moi, je demande à Pat de me mener sur la berge. Nous arrivons tant bien que mal à accoster et marchons péniblement le long de la berge. Je monte ma canne à 2 mains et commence une série de roll casts un peu pénibles dans ces conditions (vent, arbres, etc). Mais l’effort paye et j’arrive à attraper un très beau 15 livres. La journée ne sera pas foutue 

Puis nous continuons notre tour en canoë espérant trouver un endroit un peu abrité. Et nous arrivons au fameux pool Run à Pit (habituellement rempli de pêcheurs) et voyons une petite dizaine de saumons partir sous notre bateau quand nous rentrons dans le pool. Nous décidons de déjeuner pour laisser l’endroit se reposer puis commençons à pêcher avec les grosses cannes, en wading (le bateau ne tenant pas dans le vent). Et, en deux heures de temps, nous prenons 3 superbes saumons (entre 12 et 18 livres) qui se battrons à merveille. Quel bonheur !

Gaspésie, Canada, juin 2010

Et nous arrêtons là car la règle veut qu’un pêcheur arrête quand il a pris 2 poissons dans la journée (même en no kill).

4ème jour : nous pêchons sur le secteur B où 10 cannes sont autorisées ce qui est ridicule compte tenu de la taille du secteur ! Nous arrivons sur le « hot spot » Grassy et découvrons 4 autres pêcheurs ce qui enlèvera toute envie de pêcher ; nous ne prendrons rien ce jour là. Le secteur est visiblement plein d’autres belles fosses mais notre guide ne nous y mènera pas…

Au soir du 4ème jour, nous rentrons vers Salmon Lodge car nous avons décidé de partager notre semaine entre les 2 lodges. Nous sommes enchantés quand nous découvrons l’endroit : beaucoup de charme, un accueil aussi sympathique qu’au Camp Bonaventure et une vue incroyable sur la Grande Cascapedia. Par contre, nos amis les moustiques sont encore plus féroces 

1er dîner avec nos nouveaux camarades et beaucoup de chambrage sur le ridicule de notre équipe de France de foot… Et oui… Nous prenons le pouls des rivières et apprenons avec regret que la Grande Cascapedia devient impraticable (les affluents en tout cas) à cause du manque d’eau.

Notre premier jour de pêche sera sur la fameuse Petite Cascapedia (dont la pêche a ouvert la veille), en wading à 100% ; nous sommes très excités à l’idée de voir de très gros poissons même si aucun poisson n’a été pris jusqu’ici.

Nous partons assez tôt avec notre guide Pat et découvrons une rivière très différente de la Bonaventure mais magnifique elle aussi. Pat nous amène dans un des meilleurs pools du secteur et, au bout de 2 minutes, nous repérons deux superbes poissons dont un est un vrai crocodile !!! Nous commençons à pêcher méthodiquement en « wet », changeons de mouches mais rien n’y fait : ils ne bougent pas. Le soleil brillant très fort, je demande à Pat de prendre la température de l’eau et elle fait 54°F, soit la limite inférieure pour la pêche en sèche. Soudainement très excité à l’idée d’essayer cette nouvelle technique, et n’ayant plus rien à perdre, je monte un très gros bomber à corps vert et ailes blanches sur ma ligne. Premier passage et le plus petit des poissons bouge un peu. Deuxième passage et on voit le crocodile soudain bouger vers la surface. Je sais que je ne dois pas ferrer trop vite… Et la scène qui suit est surréaliste : l’énorme poisson sort de l’eau pour prendre la mouche doucement mais il la rate et je vois l’énorme bomber vert glisser doucement le long de la gueule du monstre (mais pas dedans !). Je pêche à environ 5 mètres donc tout cela est très clair. Incroyable réflexe : je n’ai pas ferré et suis donc persuadé que le poisson va revenir. Mais non ! Nous essayerons des dizaines d’autres mouches mais plus rien ne se passera.

Pas de poissons pour la première matinée mais de l’action !

Pat décide de nous emmener tout en haut de la section B, dans une fosse qui n’a jamais été pêchée cette année (Big Eddy). On arrive et l’endroit est sublime : un rapide qui vient se fracasser contre une falaise et un énorme trou d’eau.

Nous nous installons pour déjeuner et, pendant que la soupe chauffe, je décide, pour passer le temps d’essayer ma canne Switch avec ma mouche favorite, un Sunray Shadow (mouche qui fait bien rigoler mon guide). Je lance une petite dizaine de fois dans le rapide, en descendant assez vite et en faisant plus attention à mes lancers que vraiment à la pêche. Puis Pat m’appelle pour me dire que le déjeuner est prêt. Je rembobine vite et boum, ma ligne se tend d’un coup. Il ne me faut qu’une demi-seconde pour réaliser que c’est un poisson et vu l’arrêt de ma ligne, il est certain que c’est un gros poisson.

J’appelle Pat qui n’en croit pas ses yeux ! Le poisson se rue dans le rapide et fonce au fond de l’eau. Je décide d’essayer de mener le poisson dans le remous pour l’asphyxier avec le risque cependant de me rapprocher d’un autre rapide qu’il pourrait avoir envie de prendre et qui me ferait perdre le poisson à coup sûr. Le poisson se laisse faire et une fois dans l’eau translucide, il est facile de confirmer que c’est un gros machin !

Le combat dure peu de temps, le poisson ne peut plus s’oxygéner et nous mettons un 25 lbs dans l’épuisette. Je suis fou de joie ; c’est mon plus gros saumon atlantique ! Je suis abasourdi par ses dimensions et sa majesté.

Gaspésie, Canada, juin 2010

Nous le relâchons et allons déjeuner dans l’allégresse. L’après-midi ne nous donnera plus d’autres belles émotions, malgré les sublimes fosses que nous pêchons.

6ème jour : j’ai 36 ans et après un superbe dîner au homard la veille, je suis dans les conditions idéales pour attraper un 36 livres  Malheureusement, la journée qui nous avait été réservée sur la Grande Cascapedia est annulée pour manque d’eau et nous allons pêcher, avec Yvan, sur les secteurs C et D (publics) de la Bonaventure, en wading. Nous sommes éblouis par la majesté de cette partie de la rivière, encore plus magnifique que ce que nous en avions vu à Camp Bonaventure. Nous pêchons très dur toute la journée (dont une bonne partie en sèche) mais ne touchons que deux poissons dont un que mon père perdra après 10’ de combat environ. Ravis et frustrés à la fois.

7ème et dernier jour : le tirage au sort nous a réservé le secteur B mais nous préférons repartir avec Yvan sur les secteurs publics C et D qui sont encore peu pêchés par les locaux.

Des pêcheurs sont déjà à Run à Pit donc nous passons notre chemin pour commencer la journée sur une fosse uniquement pêchable avec une Spey rod de 15’ (Grand Keep Over). Au bout d’environ 30 minutes, mon père a une touche puis un saumon se manifeste dans le rapide de début de pool. Mon père fait une première passe, sans succès, puis je décide de l’essayer avec une sunray shadow. 3ème lancer et le poisson se précipite avec fracas sur la sunray. S’ensuit un superbe combat (le plus beau et le plus long du séjour) qui se termine par un magnifique 22 livres silver !

Gaspésie, Canada, juin 2010

Nous pêchons encore un peu puis partons boire un café chez un trappeur local qui partage avec nous quelques unes de ses histoires.

Puis nous faisons quelques autres pools, sans succès. Puis Yvan souhaite que nous allions à la fosse Sinclair où, la veille, nous avons vu 5 saumons.

Nous arrivons sur place et constatons avec regret qu’un pêcheur de Nouvelle Ecosse est déjà sur place. Mais nous constatons aussi qu’il ne pêche pas en sèche… Nous y allons quand même.

Arrivés sur place, nous voyons immédiatement que le contingent de la veille a été doublé : une petite dizaine de saumons nagent maintenant en queue de pool.

Je monte un gros bomber à corps vert, me met en position et commence à pêcher (après que le pêcheur de Nouvelle Ecosse soit parti).

Le guide et mon père observent avec attention ; 3ème lancer et un poisson monte pour prendre la mouche. Tout se fait très vite en direct ; c’est magnifique. Je ferre au bon moment et attrape le poisson. Je suis fou de joie ; mon premier saumon en sèche ! Revenu à la réalité, je pense que la ligne est prise sous un rocher tellement la tension est forte et continue. J’essaye de régler le problème, un peu en dilettante je l’avoue. Puis la ligne se met à sortir du moulinet, très vite ; il y a visiblement un poisson en train de partir violemment vers l’amont. Yvan, qui suit le poisson réalise soudain qu’il est énorme et m’en fait part avec excitation. Le combat recommence et je réalise très vite ce qui est au bout de ligne (et je rappelle que je pêche avec un leader en 10 livres). La lutte dure un bon moment ; je suis pétrifié à l’idée de perdre ce poisson (on en perd beaucoup en sèche) car c’est peut-être là le 36 livres de mon anniversaire de la veille. Le poisson vient 3 fois à l’épuisette mais il est trop long pour y rentrer et en ressort 3 fois avec fracas. Mais la 4ème sera la bonne ; c’est l’explosion de joie. Le poisson fait 32 livres et c’est vraiment une incroyable bête ; mon bonheur est complet. C’est le plus gros poisson de la saison à cette date et un de plus gros jamais pris en sèche sur la Bonaventure…

Avec Yvan ; 32 lbs...

Avec Yvan ; 32 lbs...

Le séjour de pêche s’achève donc dans des conditions exceptionnelles ; c’était au-delà de nos espérances et nous sommes bien tristes de partir.

Mais il est certain que nous reviendrons, certainement en septembre 2011, afin d’essayer d’attraper d’autres « crocodiles » dans d’autres conditions.

Merci à Glenn, Junior, Johnny, Yvan, Mario, Pat, Bruno et les autres pour leur accueil, leur professionnalisme, leur altruisme et leur passion.

J’espère que ce récit vous aura donné un petit aperçu du paradis ; n’hésitez pas à me contacter si vous voulez d’autres informations ; je vous laisse une petite video (très amateur) qui vous montrera certains des poissons pris (dont 2 des gros).

Pierre

PS : le plafond était trop bas lors de notre départ de Gaspé et nous n’avons pas pu prendre notre avion. Visiblement c’est un problème assez fréquent et il vaut mieux essayer de passer par Bathurst (Nouveau Brunswick) qui est à deux heures de route des camps (un tout petit peu plus proche que Gaspé).